La France, avec sa diversité de paysages et sa richesse naturelle, offre un terrain de jeu exceptionnel pour les amateurs de camping. Des plages méditerranéennes aux sommets alpins, en passant par les forêts des Vosges et les gorges du Verdon, le territoire français se prête particulièrement bien à cette forme de tourisme qui connaît un renouveau remarquable. Loin de l'image désuète du camping traditionnel, de nouvelles pratiques émergent et séduisent désormais un public varié, en quête d'authenticité et de reconnexion avec la nature. Cette tendance s'inscrit dans une démarche plus large de tourisme responsable, où l'expérience prime sur le confort standardisé des hébergements conventionnels.

Le camping contemporain se réinvente continuellement, proposant des expériences allant du luxe sophistiqué du glamping aux micro-aventures minimalistes, en passant par les séjours en van aménagé. Cette évolution répond aux aspirations actuelles de voyageurs soucieux de leur impact environnemental et désireux de vivre des moments authentiques. Les espaces naturels français, protégés par une réglementation précise mais accessible, constituent le cadre idéal pour redécouvrir les joies simples d'un réveil face à un panorama grandiose ou d'une soirée autour d'un feu de camp sous un ciel étoilé.

Les tendances actuelles du camping en france : du glamping aux micro-aventures

Le paysage du camping français a considérablement évolué ces dernières années, s'adaptant aux nouvelles attentes des voyageurs. L'époque où camper rimait uniquement avec inconfort et débrouillardise est révolue. Aujourd'hui, le secteur se caractérise par une diversification impressionnante des offres, allant du plus rustique au plus luxueux. Cette transformation reflète une demande croissante pour des expériences de plein air qui combinent l'immersion dans la nature avec différents niveaux de confort et d'authenticité.

Selon les chiffres de la Fédération Française de Camping et Caravaning, le nombre de nuitées en camping a augmenté de près de 15% entre 2015 et 2019, avec une croissance particulièrement marquée dans les segments haut de gamme et insolite. La crise sanitaire a encore accentué cette tendance, avec une hausse de 23% des réservations en camping par rapport aux hébergements traditionnels depuis 2020. Ces statistiques témoignent d'un engouement renouvelé pour cette forme de tourisme qui permet de concilier liberté, sécurité sanitaire et proximité avec la nature.

Le phénomène du glamping dans les parcs naturels régionaux français

Le glamping, contraction de "glamour" et "camping", s'est imposé comme une option privilégiée pour ceux qui souhaitent profiter de la nature sans renoncer au confort. Dans les parcs naturels régionaux français, cette forme d'hébergement connaît un succès grandissant. Des yourtes mongoles aux cabanes dans les arbres, en passant par les bulles transparentes pour observer les étoiles, l'offre se diversifie constamment pour répondre à une clientèle exigeante et en quête d'expériences uniques.

Le Parc Naturel Régional du Morvan, par exemple, compte désormais plus de 20 structures de glamping, proposant des hébergements aussi variés que des roulottes bohèmes, des dômes géodésiques ou des tentes safari luxueuses. Ces installations, souvent conçues avec une approche écologique, s'intègrent harmonieusement dans le paysage tout en offrant des prestations haut de gamme : literie de qualité, salle de bain privative, terrasses panoramiques et parfois même jacuzzi privatif ou sauna.

Le prix moyen d'une nuit en glamping dans un parc naturel régional français se situe entre 80 et 250 euros, un tarif qui reflète la qualité des prestations offertes. Malgré ces prix relativement élevés, le taux d'occupation dépasse souvent 85% en haute saison, témoignant de l'attrait croissant pour cette forme d'hébergement qui allie immersion dans la nature et confort moderne.

Micro-aventures et slow tourism dans les cévennes et le vercors

À l'opposé du glamping luxueux, la tendance des micro-aventures gagne également du terrain. Ce concept, popularisé par l'aventurier britannique Alastair Humphreys, consiste à vivre des expériences courtes mais intenses en pleine nature, souvent à proximité de son lieu de résidence. Dans les massifs des Cévennes et du Vercors, de nombreux itinéraires se prêtent parfaitement à cette pratique qui combine randonnée légère et bivouac minimaliste.

Les micro-aventures s'inscrivent dans la philosophie du slow tourism , cette approche du voyage qui privilégie la qualité à la quantité, la profondeur de l'expérience plutôt que l'accumulation de sites visités. Dans le Parc National des Cévennes, premier parc français à avoir obtenu le label "Réserve internationale de ciel étoilé", les randonneurs peuvent ainsi profiter d'une nuit à la belle étoile dans des conditions d'observation astronomique exceptionnelles, loin de toute pollution lumineuse.

Le Vercors, quant à lui, propose des parcours thématiques comme la "Route des savoir-faire", permettant de combiner randonnée, camping léger et découverte des artisans locaux. Ces circuits, accessibles en une journée ou un week-end, offrent une immersion rapide mais intense dans des territoires préservés, répondant parfaitement aux contraintes temporelles de la vie moderne tout en satisfaisant le besoin croissant de reconnexion avec la nature.

Camping éco-responsable au sein des réserves naturelles françaises

La prise de conscience environnementale influence fortement les pratiques de camping en France. De plus en plus d'aires naturelles et de campings situés à proximité ou au sein même des réserves naturelles adoptent une démarche éco-responsable poussée. Ces établissements mettent en œuvre des pratiques respectueuses de l'environnement : compostage des déchets organiques, récupération des eaux de pluie, énergie solaire, toilettes sèches, et sensibilisation active des visiteurs.

La Réserve Naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors, plus grande réserve terrestre de France métropolitaine, a développé un système de bivouacs autorisés qui permet aux randonneurs de séjourner dans des zones spécifiques tout en minimisant leur impact sur l'environnement. Des formations sur les principes du "Leave No Trace" (ne laisser aucune trace) sont proposées aux visiteurs, les encourageant à adopter des comportements responsables pendant leur séjour.

Le camping éco-responsable n'est pas une contrainte mais une opportunité de repenser notre rapport à la nature et aux ressources. C'est une invitation à observer, respecter et préserver les milieux naturels que nous avons la chance d'explorer.

Dans la Réserve Naturelle de la Baie de Somme, le camping de la Ferme des Oiseaux a obtenu l'Écolabel Européen grâce à ses pratiques exemplaires en matière de gestion de l'eau et des déchets. Les emplacements, volontairement espacés et intégrés dans un environnement arboré, permettent aux campeurs de profiter pleinement de la nature tout en minimisant leur empreinte écologique.

Le van life et les roadtrips sur la route des grandes alpes

Le phénomène du "van life" connaît une popularité croissante en France, particulièrement depuis la pandémie. Cette tendance, qui consiste à voyager et parfois même vivre dans un van aménagé, séduit par la liberté qu'elle procure et la flexibilité qu'elle offre. La Route des Grandes Alpes, itinéraire mythique reliant le lac Léman à la Méditerranée sur plus de 700 kilomètres, s'impose comme l'un des parcours de prédilection pour les adeptes du van.

Cet itinéraire, qui traverse 16 cols alpins dont certains culminant à plus de 2000 mètres d'altitude, offre des panoramas à couper le souffle et une immersion totale dans des paysages montagneux préservés. De nombreuses aires de stationnement aménagées jalonnent le parcours, permettant aux voyageurs de passer la nuit dans des cadres exceptionnels tout en respectant la réglementation locale.

L'engouement pour le van life a entraîné une augmentation significative de l'offre de location de véhicules aménagés, avec une hausse de 43% des immatriculations de vans et fourgons aménagés entre 2019 et 2021. Cette tendance s'accompagne du développement d'applications mobiles dédiées comme Park4Night ou Camperstop, qui facilitent grandement la planification d'itinéraires et la recherche d'emplacements pour la nuit.

Destinations incontournables pour le camping sauvage réglementé

Le camping sauvage, strictement encadré en France, reste possible dans certaines zones spécifiques sous le terme de "bivouac". Cette pratique, qui consiste à installer sa tente de manière temporaire (généralement du coucher au lever du soleil) dans des espaces naturels, permet une immersion totale dans des environnements préservés. Contrairement aux idées reçues, le bivouac n'est pas interdit partout mais soumis à une réglementation précise qui varie selon les territoires et vise à protéger les milieux naturels fragiles.

Le respect scrupuleux des règles locales est essentiel pour préserver ces privilèges. Cela implique de se renseigner au préalable sur les zones autorisées, de respecter les périodes d'ouverture (souvent limitées à certains mois de l'année), de ne laisser aucune trace de son passage et d'adopter un comportement responsable (pas de feu, gestion des déchets, respect de la tranquillité des lieux). Cette approche permet de concilier l'expérience unique du camping sauvage avec la préservation des espaces naturels pour les générations futures.

Les bivouacs autorisés dans le parc national du mercantour

Le Parc National du Mercantour, joyau naturel situé entre les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence, offre des possibilités exceptionnelles de bivouac réglementé. Dans ce territoire préservé qui abrite une biodiversité remarquable, le bivouac est autorisé entre 19h et 9h du matin, à plus d'une heure de marche des limites du parc ou d'un accès routier, et uniquement entre le 15 juin et le 15 septembre pour les zones situées au-dessus de 2000 mètres d'altitude.

La vallée des Merveilles, célèbre pour ses milliers de gravures rupestres préhistoriques, constitue l'un des sites les plus prisés pour cette pratique. Les randonneurs peuvent ainsi passer la nuit en pleine montagne, sous un ciel étoilé d'une pureté exceptionnelle, après avoir découvert ce patrimoine archéologique unique. Le lac d'Allos, plus grand lac naturel d'altitude d'Europe, offre également des possibilités de bivouac dans un cadre grandiose, bien que strictement encadré pour préserver la fragilité de l'écosystème environnant.

Il est important de noter que certaines zones du parc restent totalement interdites au bivouac, notamment les réserves intégrales et certains secteurs particulièrement sensibles. Le respect de ces restrictions est essentiel pour la préservation de la faune et de la flore locales, qui comptent plusieurs espèces endémiques ou menacées comme le bouquetin des Alpes, le tétras-lyre ou le lys de Pompone.

Camping en liberté sur le GR20 en corse

Le GR20, considéré comme l'un des sentiers de grande randonnée les plus difficiles d'Europe, traverse la Corse du nord au sud sur environ 180 kilomètres. Ce parcours mythique, qui emprunte la ligne de crête de l'île de Beauté, offre des paysages à couper le souffle et une expérience de randonnée exceptionnelle. Le camping y est réglementé de manière spécifique, avec des zones de bivouac officielles réparties le long du parcours.

Ces aires de bivouac, généralement situées à proximité des refuges gérés par le Parc Naturel Régional de Corse, permettent aux randonneurs de passer la nuit en pleine montagne tout en minimisant l'impact sur l'environnement. Certains sites comme Petra Piana ou le plateau du Cuscione offrent des panoramas spectaculaires sur les montagnes corses et la mer Méditerranée, créant des souvenirs inoubliables pour les campeurs.

En dehors de ces zones aménagées, le bivouac reste toléré à proximité immédiate des refuges (moins de 30 minutes de marche) uniquement en cas de saturation de ces derniers, et toujours dans le respect strict des règles environnementales. Il est fortement recommandé de s'informer auprès des gardiens de refuge avant de planter sa tente, ces derniers étant les mieux placés pour indiquer les zones autorisées et prodiguer des conseils adaptés aux conditions météorologiques souvent changeantes en montagne.

Les aires naturelles de la côte sauvage bretonne

La Côte Sauvage bretonne, qui s'étend principalement sur la presqu'île de Quiberon dans le Morbihan, est réputée pour ses paysages spectaculaires façonnés par l'océan et les vents. Si le camping sauvage y est strictement interdit pour préserver ce littoral fragile classé Grand Site de France, la région offre néanmoins de nombreuses alternatives pour camper au plus près de la nature grâce à son réseau d'aires naturelles de camping.

Ces aires naturelles, limitées à 25 emplacements et bénéficiant d'aménagements minimalistes, permettent une immersion authentique dans l'environnement breton tout en respectant la réglementation locale. L'aire naturelle de Kerné, située à Plouharnel, offre ainsi un accès privilégié à la baie de Quiberon tout en proposant une expérience de camping proche des valeurs traditionnelles : grands espaces, contact direct avec la nature et infrastructures volontairement limitées.

Pour ceux qui recherchent une expérience encore plus intime avec la nature bretonne, le réseau des fermes accueillant des campeurs dans le cadre du programme "Bienvenue à la Ferme" constitue une excellente alternative. Ces exploitations agricoles, souvent situées à quel

ques kilomètres du littoral, permettent de camper dans des cadres bucoliques tout en découvrant les métiers traditionnels et produits locaux de Bretagne. Le camping à la ferme des Aulnays, près de la pointe du Raz, offre ainsi une expérience unique combinant authenticité rurale et proximité avec les sites naturels emblématiques de la région.

Camping itinérant le long des gorges du verdon

Les Gorges du Verdon, souvent surnommées le "Grand Canyon français", constituent un cadre spectaculaire pour pratiquer le camping itinérant. Ce canyon impressionnant, avec ses parois calcaires pouvant atteindre 700 mètres de hauteur et ses eaux turquoise, offre un terrain d'aventure exceptionnel pour les amateurs de pleine nature. Le sentier Martel, qui traverse les gorges sur près de 15 kilomètres, est particulièrement prisé pour cette pratique.

Bien que le camping sauvage soit strictement réglementé dans ce site naturel sensible, plusieurs options permettent de réaliser une traversée des gorges en plusieurs jours. Les aires naturelles de camping comme celle de La Palud-sur-Verdon ou du Point Sublime proposent des emplacements simples mais suffisamment équipés pour servir de camps de base. Pour une expérience plus immersive, certains campings à la ferme situés dans les villages environnants comme Castellane ou Moustiers-Sainte-Marie offrent des conditions idéales pour rayonner sur plusieurs jours autour du canyon.

La particularité d'un séjour itinérant dans les Gorges du Verdon réside dans la diversité des activités possibles : randonnée pédestre bien sûr, mais aussi canoë-kayak sur les eaux émeraude du Verdon, escalade sur les parois calcaires, ou baignade dans les vasques naturelles. Cette polyvalence permet de composer un séjour sur mesure, alternant journées sportives intenses et moments de contemplation face aux panoramas grandioses qu'offre ce site d'exception.

Les zones de bivouac dans le massif des écrins

Le Parc National des Écrins, véritable sanctuaire alpin s'étendant sur plus de 91 000 hectares entre l'Isère et les Hautes-Alpes, propose un cadre privilégié pour pratiquer le bivouac en haute montagne. Sa réglementation, à la fois précise et respectueuse des pratiques alpines traditionnelles, autorise le bivouac entre 19h et 9h du matin, à plus d'une heure de marche des limites du parc et des accès routiers, permettant ainsi aux randonneurs de vivre une expérience authentique en immersion totale.

Le secteur du Valgaudemar, souvent comparé à une version alpine de Yosemite pour ses vallées glaciaires encaissées et ses sommets vertigineux, offre plusieurs zones propices au bivouac réglementé. Le plateau de Chabournéou ou les abords du refuge du Pigeonnier permettent ainsi de passer la nuit face à des sommets mythiques comme les Bans ou le Sirac. Dans le secteur de la Bérarde, coeur historique de l'alpinisme français, les zones de bivouac situées sur les chemins d'accès aux grands sommets comme la Meije ou les Agneaux perpétuent une tradition séculaire d'aventure en montagne.

Le bivouac dans les Écrins n'est pas seulement un moyen d'hébergement, c'est une expérience complète qui vous connecte aux pratiques ancestrales de l'alpinisme. Se réveiller face aux glaciers, dans le silence absolu de la haute montagne, reste l'une des expériences les plus puissantes qu'un amoureux de nature puisse vivre.

Il est important de noter que certaines restrictions supplémentaires peuvent s'appliquer dans des zones spécifiques, notamment autour des refuges de montagne ou dans les réserves intégrales. Le site officiel du Parc National des Écrins met régulièrement à jour une carte interactive des zones où le bivouac est autorisé, un outil précieux pour préparer son itinéraire tout en respectant la réglementation en vigueur.

Équipements et matériel adaptés aux différents terrains français

La diversité des paysages français, des côtes venteuses de Bretagne aux sommets alpins en passant par les garrigues méditerranéennes, exige une adaptation précise de son équipement de camping. Un matériel inadapté peut non seulement compromettre le confort mais également la sécurité, particulièrement dans des régions aux conditions climatiques changeantes comme les zones de montagne. Cette adaptation nécessite une connaissance approfondie des spécificités de chaque terrain et des contraintes qu'ils imposent.

Pour le littoral atlantique, particulièrement exposé aux vents violents, privilégiez une tente avec une bonne résistance au vent (minimum 70 km/h), idéalement à structure géodésique ou semi-géodésique avec des arceaux en aluminium de qualité aéronautique. Les sardines sable sont indispensables pour les installations sur terrain meuble, tandis qu'un tapis de sol renforcé protégera du substrat souvent abrasif des dunes. Le sac de couchage devra présenter un bon compromis entre isolation et résistance à l'humidité, avec une température de confort idéale autour de +5°C même en été, compte tenu des nuits parfois fraîches.

En moyenne montagne (Vosges, Jura, Massif Central), l'équipement doit répondre à des amplitudes thermiques importantes entre jour et nuit. Une tente 3 saisons avec bon indice d'imperméabilité (minimum 3000 mm de colonne d'eau) est recommandée, complétée par un sac de couchage offrant une température de confort de 0°C. L'isolation du sol mérite une attention particulière : un matelas autogonflant avec indice R (résistance thermique) supérieur à 3 constitue un investissement judicieux pour ces terrains souvent humides en sous-bois. N'oubliez pas un système de filtration d'eau portable si vous comptez vous approvisionner dans les ruisseaux, certains pouvant être contaminés par des parasites comme le Giardia.

  • Haute montagne (Alpes, Pyrénées) : Tente 4 saisons, sac de couchage -5°C minimum, matelas R-value 5+, vêtements techniques multicouches
  • Littoral méditerranéen : Tente ventilée avec moustiquaire intégrale, matelas léger, sac de couchage été, protection solaire renforcée
  • Forêts et zones humides : Tente imperméable, bâche de sol supplémentaire, hamac avec tarp pour alternative, répulsif insectes naturel

Pour les espaces méditerranéens, la problématique s'inverse avec la chaleur comme principal défi. Privilégiez une tente claire avec double-toit bien ventilé et moustiquaire intégrale. Un sur-toit réfléchissant (disponible en accessoire chez certains fabricants) peut réduire significativement la température intérieure. Le sac de couchage sera idéalement convertible en simple couverture pour les nuits les plus chaudes, tandis qu'un matelas autogonflant fin suffira pour l'isolation. N'oubliez pas que dans ces régions, la protection contre les insectes devient primordiale : optez pour des répulsifs naturels à base d'huiles essentielles de citronnelle ou de géranium pour limiter l'impact environnemental.

Camping et gastronomie locale : découvrir les terroirs par les marchés

L'une des plus belles dimensions du camping en France réside dans l'opportunité unique qu'il offre de découvrir les terroirs à travers leur expression gastronomique authentique. Loin des restaurants touristiques standardisés, le campeur bénéficie d'une proximité privilégiée avec les producteurs locaux, notamment via les marchés hebdomadaires qui animent presque chaque village français. Ces véritables institutions culturelles constituent des portes d'entrée idéales vers les spécialités régionales et permettent une immersion gustative complète dans l'identité d'un territoire.

En Provence, les marchés comme celui de Apt le samedi matin ou de L'Isle-sur-la-Sorgue le dimanche proposent une explosion sensorielle unique : olives cassées préparées selon des recettes familiales séculaires, tapenades artisanales, huiles d'olive aux profils aromatiques variés selon les terroirs, sans oublier les légumes gorgés de soleil comme les tomates anciennes ou les aubergines idéales pour préparer une ratatouille authentique sur votre réchaud de camping. Un simple repas préparé avec ces ingrédients d'exception transforme instantanément votre site de camping en une table gastronomique à ciel ouvert.

Dans le Sud-Ouest, les marchés comme celui de Sarlat en Dordogne ou de Revel près de Toulouse sont de véritables cavernes d'Ali Baba pour les épicuriens campeurs. Ils permettent de composer des plateaux de dégustation exceptionnels avec des foies gras fermiers vendus directement par les producteurs, des saucissons de canard au poivre, ou encore ces fromages de brebis des Pyrénées affinés à différents stades pour apprécier l'évolution des saveurs. Ces marchés offrent également l'opportunité de découvrir des spécialités moins connues comme le gâteau à la broche cuit lentement devant un feu de bois, parfait pour un dessert festif lors d'une soirée au camping.

En Bretagne, les marchés côtiers comme celui de Cancale ou de Concarneau permettent aux campeurs de s'approvisionner en produits maritimes d'une fraîcheur incomparable. Huîtres ouvertes sur place et dégustées face à la mer d'où elles ont été tirées quelques heures plus tôt, crevettes grises encore frétillantes, ou encore ces algues comestibles comme le kombu royal ou la dulse que les producteurs locaux vous apprendront à préparer simplement. Pour compléter ce festin iodé, le kouign-amann encore tiède ou le far breton aux pruneaux constituent des desserts emblématiques faciles à transporter jusqu'à votre camp de base.

Au-delà de la simple découverte gustative, fréquenter les marchés locaux en tant que campeur crée une connexion privilégiée avec le territoire visité. Les échanges avec les producteurs, souvent passionnés et désireux de partager leur savoir-faire, enrichissent l'expérience de voyage bien au-delà de la dimension alimentaire. Ils prodiguent conseils de préparation adaptés aux contraintes du camping, recommandations de visites hors des sentiers battus, et parfois même invitations à découvrir leur exploitation, créant ainsi des souvenirs qui dépassent largement le cadre d'un simple séjour touristique.

Législation et réglementation du camping en france

La pratique du camping en France s'inscrit dans un cadre légal précis, visant à concilier liberté des usagers et protection des espaces naturels. Cette réglementation, parfois perçue comme contraignante, constitue en réalité une garantie de préservation des sites exceptionnels qui font la richesse du patrimoine naturel français. Loin d'être uniforme, elle se caractérise par une grande variabilité selon les territoires, les périodes de l'année et les types d'espaces concernés, nécessitant une information préalable approfondie pour tout amateur de camping souhaitant pratiquer cette activité en toute légalité.

Le cadre général est posé par le Code de l'urbanisme, qui distingue clairement le camping organisé (sur des terrains aménagés et homologués) du camping "sauvage" ou "libre". Ce dernier, contrairement aux idées reçues, n'est pas systématiquement interdit sur l'ensemble du territoire français, mais soumis à des restrictions importantes. Ainsi, l'article R111-33 du Code de l'urbanisme stipule que "le camping pratiqué isolément ainsi que la création de terrains de camping sont interdits : sur les rivages de la mer et dans les sites inscrits ou classés, dans les secteurs sauvegardés et les périmètres de protection des monuments historiques, dans un rayon de 200 mètres autour des points d'eau captée pour la consommation, et dans les zones de protection des réserves naturelles".

En dehors de ces zones spécifiques, le camping isolé peut être pratiqué, avec l'accord de l'éventuel propriétaire du terrain, pour une durée maximale généralement limitée à six semaines consécutives. Toutefois, cette liberté théorique est considérablement restreinte par le droit des maires d'interdire cette pratique sur leur commune, pouvoir largement utilisé dans les zones touristiques sensibles comme le littoral méditerranéen ou certains massifs montagneux très fréquentés. Il est donc impératif de se renseigner systématiquement auprès des mairies ou offices de tourisme avant d'envisager du camping hors des structures officielles.

La réglementation spécifique des parcs nationaux français

Les dix parcs nationaux français représentent l'excellence de la protection environnementale dans l'hexagone. Leur réglementation en matière de camping obéit à des principes communs tout en conservant des spécificités liées aux particularités écologiques de chaque territoire. Le principe général applicable dans les cœurs de parc reste l'interdiction du camping traditionnel, remplacé par la notion de "bivouac" encadré par des conditions strictes variant selon les parcs.

Dans le Parc National des Pyrénées, le bivouac est autorisé de 19h à 9h du matin, à plus d'une heure de marche des accès routiers, et uniquement avec des tentes légères démontées en journée. Certaines zones, particulièrement sensibles comme les réserves d'Ossau ou du Néouvielle, font l'objet de restrictions supplémentaires pouvant aller jusqu'à l'interdiction totale temporaire ou permanente. Le Parc National de la Vanoise, premier parc national français créé en 1963, autorise le bivouac dans des conditions similaires mais ajoute une restriction altitudinale, n'autorisant cette pratique qu'au-dessus de 2500 mètres d'altitude pendant l'été, pour préserver les zones de reproduction de certaines espèces emblématiques comme le tétras-lyre.

Le Parc National des Calanques, plus récent et confronté à une pression touristique exceptionnelle aux portes de Marseille, a adopté une réglementation particulièrement stricte interdisant tout bivouac dans son cœur marin comme terrestre, à l'exception de quelques sites spécifiques pour les randonneurs du GR51 traversant le massif. Cette sévérité s'explique par la vulnérabilité des éc